Quand architectes du secteur sauvegardé et chargée d’étude de l’Inventaire travaillent ensemble.
Yves Steff
Les Plans de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) concernent actuellement plus de quatre-vingt villes de France. Mis en œuvre par l’État (Direction de l’architecture et de l’urbanisme du ministère de l’Équipement), ils constituent des documents d’urbanisme extrêmement précis, dans lesquels chaque bâtiment est identifié et individuellement assorti de mesures de protection ou de transformation.
Pour notre part, nous avons travaillé ou nous travaillons encore sur quatre Plans de sauvegarde (Nantes, Dinann Parthenay et Fontenay-le-Comte). Pour l’étude de ces trois derniers plans nous avons développé et affiné une méthode de travail, fondée sur l’établissement et l’exploitation détaillée de fiches d’analyse individuelle d’immeuble.
Dès l’étude du PSMV de Dinan, il nous a semblé essentiel de nous rapprocher du Service régional de l’Inventaire, ne serait-ce que pour nous accorder sur des questions de choix d’items de description ou de vocabulaire. En échange de ces premiers rapprochements fructueux, nous remettons à l’inventaire un exemplaire de l’ensemble de nos fiches, qui pourra lui servir éventuellement de pré-diagnostic le jour où il aura les moyens de conduire l’étude de l’inventaire détaillé de la ville.
C’est pour cette raison que nous avons adhéré avec autant d’enthousiasme au projet d’opérations pilotes, voulu conjointement par la Direction du patrimoine du ministère de la Culture et par la Direction de l’architecture et de l’urbanisme du ministère de l’Équipement.
Revenons à notre démarche d’études du secteur sauvegardé. D’une manière générale, nous cherchons à conduire les études du plan de sauvegarde et de mise en valeur d’un secteur sauvegardé sur une durée de quatre ans. Il faut en effet tordre le cou à cette idée qui veut que les études de secteurs sauvegardés soient interminables. Sur Dinan, elles ont duré quatre ans, sur Parthenay, ce sera sur quatre ans, le financement des études sur Fontenay-le-Comte retient aussi une programmation sur quatre ans et nous réussissons à tenir ce rythme. Aujourd’hui, notre méthode de travail veut qu’on découpe les études en quatre grandes phases :
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Une première phase d’approche historique, qui consiste bien sûr à rassembler une documentation, rejoignant largement les méthodes traditionnelles du service de l’Inventaire, de manière à établir un document fondamental : le plan historique, qui fait un peu office de plan archéologique et auquel nous donnons une valeur réglementaire dans le cadre du plan de sauvegarde et de mise en valeur ; de plus, cette première étape constitue l’occasion d’établir une sorte de pré-typologie archilecturale, nous permettant de structurer notre future fiche d’analyse d’immeuble. Cette première phase a été menée en 1994 sur Fontenay-le-Comte.
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Une deuxième phase de connaissance fine du site bâti, à travers l’établissement des fiches d’analyse d’immeubles. Nous estimons, quant à nous, qu’il est essentiel, que le chargé d’études ait une connaissance absolument exhaustive et personnelle de l’ensemble du patrimoine à étudier. Donc, quand nous sommes chargés d’un secteur sauvegardé, c’est nous, à savoir Jean Lemoine et moi-même, qui faisons l’analyse de terrain, qui remplissons ces fiches sur le site, même si nous les faisons préparer par des collaborateurs ; nous devons avoir la connaissance du terrain et nous revendiquons en fait la continuité des études. Car, pour nous, il n’y a qu’en connaissant très finement le patrimoine et en remplissant ces fameuses fiches que nous pouvons faire des propositions sérieuses. Ces fiches décrivent bien sûr un patrimoine, mais en même temps ce qui se passe à l’intérieur : les différentes fonctions urbaines, les activités qui s’y développent, les formes et les usages des espaces extérieurs, etc. Je ne rentre pas plus dans le détail, puisque, précisément, c’est ce que va présenter Jean Lemoine.
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Une troisième phase d’analyse et de synthèse. Nous recourons largement à l’informatique; nous avons aujourd’hui les moyens de rentrer tous les éléments, tous les critères, toutes les informations recueillies pour chaque construction en informatique et de les restituer à la fois sous forme de cartographies automatiques et de tris croisés ou de tris statistiques, qui nous permettent d’affiner considérablement les typologies architecturales, par exemple. Cette approche systématique va jouer un rôle essentiel dans cette troisième phase d’analyse et de synthèse ; elle sera complétée bien sûr par des analyses sur le terrain, tout à fait nécessaires et par des prises de contact avec le milieu socio-économique et les professionnels qui interviennent dans le secteur sauvegardé. En effet, il ne s’agit pas de faire un plan de sauvegarde en chambre, il s’agit de le faire avec des acteurs et donc sur le terrain. Bien sûr, à la fin de cette troisième phase, et nous l’avons terminée, par exemple. sur Dinan et sur Parthenay, se dégagent déjà des scénarios de protection et de mise en valeur, Jean Lemoine vous expliquera comment on procède pour croiser les différents types architecturaux et produire une première esquisse de plan de protection. Par ailleurs, nous dégageons aussi des éléments de synthèse concernant les espaces naturels. D’ores et déjà, la trame de base du plan de sauvegarde apparaît.
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Une dernière et quatrième phase de conception proprement dite du plan de sauvegarde et de mise en valeur. Il s’agit d’intégrer des éléments de stralégie urbaine aux orientations urbanistiques qui viennent d’être esquissées.
Cela signifie en particulier conserver des ensembles architecturaux par exemple, où identifier très fortement les espaces de restructuration ou de complément urbain. Un secteur sauvegardé n’est pas un musée, ce n’est pas un ensemble bâti figé définitivement. La fin du XXe siècle et le XXe siècle ont bien sûr leur place à trouver : il nous appartient de définir les espaces où ces évolutions sont tout à fait possibles et souhaitables. D’autre part, il convient aussi de proposer des actions de mise en valeur des espaces qui accompagnent le bâti : la ville est un ensemble complexe d’espaces libres et d’espaces pleins.
Cette quatrième phase est celle le l’écriture réglementaire du Plan de sauvegarde et de mise en valeur : il s’agit donc bien de mettre en forme la stratégie urbaine de manière à ce qu’elle soit, en premier lieu comprise et acceptée, et ensuite à ce qu’elle soit appliquée de la meilleure manière.
Pour finir, je souhaitais simplement dire que dans le cadre de ce plan d’urbanisme, il nous paraît très important de définir à la fois des propositions d’interventions qui sont du niveau de la règle et d’autres qui sont du niveau de la recommandation. Nous pensons que la règle ne permet pas de tout traiter dans un secteur sauvegardé, et en particulier de le gérer au quotidien, il faut souvent s’en tenir aux orientations ou aux recommandations. Nous étions assez sensibles, Jean Lemoine et moi-même, aux propos tenus par notre confrère Gilles Séraphin ce matin : il est vrai que des découvertes peuvent intervenir après notre travail et, plus généralement, les conceptions peuvent évoluer. Alors, dans certains cas, il convient de donner des lignes directrices et peut-être de ne pas figer tous les éléments.
M Jean LEMOINE
Je vais vous présenter très concrètement des éléments de la méthode de travail que nous avons mis en œuvre à Fontenay qui est l’expérience pilote de coordination avec l’Inventaire, mais nous citerons aussi Parthenay, secteur sauvegardé dont l’étude est nettement plus avancée que celle de Fontenay.
Fontenay, tout le monde ne connaît pas (c’est bien dommage). (…)
Qu’est-ce que Fontenay ? C’est une ville du sud de la Vendée (du Poitou) construite sur la rivière Vendée, une cité qui s’est développée à l’époque médiévale, avec son enceinte et ses églises qui ponctuent l’espace. La période Renaissance marque profondément la ville et c’est elle qui nous a laissé les éléments architecturaux les plus remarquables. C’est la période de gloire de Fontenay, celle qui lui donne son identité particulière. Enfin, la ville subit d’importantes transformations au XVIIIe et XIXe siècle, entraînant la destruction de l’enceinte et un renouveau de la construction dont témoignent de très nombreux et parfois très beaux immeubles.
Le plan historique
Il était prévu que Marie-Thérèse Réau, conservateur à l’Inventaire, vous présente cette partie du travail que nous menons en commun, malheureusement, une extinction de voix, quasi totale, l’en empêche. Je vais donc vous présenter moi-même, et sous son contrôle, ce qu’elle devait vous dire.
En premier lieu, une description rapide du site : la Vendée, les derniers vallonnements du bocage, le marais et les îles, la ville et son enceinte qui s’établit au bord de la Vendée, le château sur un escarpement du relief, et puis, un très grand faubourg qui se développe en direction du marais.
Le premier travail a été d’exploiter la série de plans dont nous disposions : le plan de Masse (1720), les premiers cadastres (1812, 1843), les plans d’alignement (1826, 1889 en partie), etc… ainsi que de nombreux plan partiels. Il s’agissait d’en faire une transcription graphique, en superposant à la même échelle, toutes les informations (les bâtiments, mais également les éléments d’infrastructure…).
Nous avons ainsi réalisé une série de huit plans qui balisent les principales étapes d’évolution de la ville : le premier reconstitue le plan supposé de la cité à la fin de l’époque médiévale (il pourra être détaillé à la suite de l’inventaire systématique
des constructions que nous faisons actuellement) le dernier présente le développement actuel de l’agglomération.
Un plan historique unique à l’échelle du 1/1000e (sur fond de cadastre) résume l’ensemble. Pour ce plan historique, nous avons d’abord superposé systématiquement le premier plan précis (le cadastre napoléonien) avec le cadastre actuel. Première opération qui permet de montrer les contours d’îlots, l’évolution de la voirie. Deuxième opération nous avons retranscrit scrupuleusement sur ce plan tous les documents qui nous ont été fournis par l’Inventaire : en particulier, des détails du plan de Claude Masse qui nous ont permis de préciser le contour de la forteresse, le plan de l’ancien hôpital…
Il s’agit là d’une démarche classique, ne constituant rien d’étonnant, rien de surprenant, si ce n’est qu’elle s’est faite totalement en parallèle avec l’Inventaire général. Les recherches de Marie-Thérèse Réau nous ont permis d’avoir accès très rapidement à une documentation graphique considérable. Dans les secteurs sauvegardés précédents, notre démarche avait été sensiblement la même mais nous avions dû nous contenter des documents ordinairement disponibles dans les communes à savoir : le plan napoléonien et le ou les plans d’alignements… L’échelle du plan historique doit être suffisante pour identifier clairement les parcelles eL les constructions ; les plans qui sont utilisés par les services de l’archéologie et de l’inventaire sont souvent à trop petite échelle. Elle est au minimum le millième, ainsi nous pouvons voir la totalité des parcelles.
Et je finirai sur cette question du plan historique par une anecdote. Nous constatons clairement sur le plan historique de Fontenay-le-Comte que le contour du secteur sauvegardé (établi il y a déjà dix ans) coupe l’ancien couvent des Jacobins et laisse à l’extérieur les vestiges des bâtiments et de la chapelle. Faute de recherches historiques suffisantes, le tracé de ce couvent avait vraisemblablement été confondu avec l’actuel jardin des Jacobin, qui est bien inclus dans le périmètre.
La fiche d’immeuble
Monsieur Dominique Masson de la Direction de l’architecture et de l’urbanisme, Mme Monique Chatenet et Monsieur Bernard Toulier de l’Inventaire insistaient ce matin, sur l’importance de cette fiche : fiche de repérage pour l’Inventaire, pour nous, la fiche d’immeuble. Différences de vocabulaire qui témoignent d’objectifs légèrement différents.
Cette fiche est un document essentiel. Pour nous, chargés d’études, c’est notre mémoire, c’est grâce à elle que l’ordinateur peut nous aider. Cette fiche permet aussi d’archiver les informations ; nous ne sommes pas éternels ; les information brutes recueillies en 1995, pourront être consultées par qui en aura besoin. Enfin, nous comptons beaucoup sur cette fiche pour le suivi, c’est un document de base pour l’architecte des bâtiments de France ou la personne qui aura à instruire les dossiers de permis de construire.
Il est donc important que la fiche soit clairement présentée avec photo et plan, croquis ; mais il faut aussi qu’elle soit compacte, pour que l’ensemble des fiches constitue un document facile à manipuler (mille cinquante fiches pour Parthenay, plus de mille sept cents pour Fontenay-le-Comte). Il est hors de question de faire des fiches de plusieurs pages même si la consultation peut se faire sur ordinateur. Nous avons, a priori, limité sa dimension à une page A4. Ce format est celui retenu pour la fiche éditée mais c’est aussi celui de la fiche d’enquête sur le terrain : il en va du confort de l’enquêteur (nous-même). Chaque fiche comprend cent soixante-dix descripteurs pouvant recevoir de deux à dix valeurs. Sur un seule page, il faut donc comprimer au maximum l’information, utiliser des mots très concis qui appellent donc un lexique illustré précisant ce que recouvrent ces mots. La question du vocabulaire est au centre de nos débats avec l’Inventaire qui dispose déjà d’un vocabulaire très précis.
Pour Fontenay, nous avons recréé une fiche qui ressemble beaucoup à celle que nous avions utilisée précédemment. Sa structure a cependant été revue pour intégrer de façon
claire les rubriques de la fiche de repérage de l’Inventaire. Cette fiche est composée en deux parties principales :
La description générale
est en partie commune avec la fiche de repérage de l’Inventaire. Elle comprend :
- le cadre d’identification de l’immeuble : numéro de rue, numéro de parcelle, statut du propriétaire, etc… dates du relevé, relevé de la façade sur rue, de la facade arrière, de l’intérieur. Nous ne rentrons pas dans tous les bâtiments, certains ne sont décrits qu’à partir de la rue. La précision du relevé est clairement indiquée. Il n’y a pas de tromperie.
- l’objet de la fiche : cette rubrique est très importante dans nos rapports avec l’Inventaire. Pour nous, chargés d’étude du secteur sauvegardé, une fiche est ouverte pour chaque construction, hormis les annexes sans intérêt particulier qui sont décrites sommairement dans un cadre concernant la construction dont elle dépendent ; pour l’Inventaire, la fiche de repérage concerne des entités fonctionnelles rassemblant souvent plusieurs bâtiments (logis, communs, second logis) décrits isolément par nous. Il est donc important de hiérachiser nos fiches pour maintenir la cohérence des deux approches.
- description de la parcelle, nature des terrains non construits…
- description de la distribution des bâtiments (accès, escaliers etc…)
- éléments de datation (façades, gros œuvre, transformations…)
- dimensions, nombre de niveaux, nombre de travées
- principaux matériaux… toiture, façade.
La description détaillée
comprend la description des façades avant et arrière, de la toiture jusqu’au sol. Suivent des cadres de description particuliers pour les éventuelles annexes et façades commerciales. Un dernier cadre permet d’indiquer l’occupation du bâtiment par niveau.
Chaque rubrique est assortie d’un avis, du chargé d’étude, sur l’état d’entretien et les transformations à apporter.
La fiche se termine par un avis sur l’intérêt de la construction en vue de la constitution du plan de sauvegarde, et des prescriptions particulières en vue de sa gestion.
Cette deuxième partie est en principe propre au chargé d’études du secteur sauvegardé ; il n’est, cependant, pas interdit à l’Inventaire de la regarder : la fiche est réellement commune. Dans la pratique, c’est nous qui prenons l’initiative de commencer les fiches. Elles sont toutes passées au conservateur à l’inventaire, qui complète notre première description à partir des informations historiques dont elle dispose et de la visite détaillée de la quasi totalité des constructions auxquelles il est possible d’accéder.
(…)
C’est une fiche de terrain, à l’état brut réalisée un jour où il faisait froid : le temps est rarement idéal et il est donc important d’avoir un système de codes rapides qui serviront également au moment de la saisie sur ordinateur.
L’exploilation des fiches
Nous avons expliqué que nous comptions sur les fiches pour l’archivage des données et pour la conception et la gestion du PSMV.
Ces fiches nous permettent de faire de cartes analytiques à l’échelle de la parcelle, de la construction ou de la façade de la consiruction, par exemple ces cartes vont du statut de propriété, à la datation des immeubles.
Ces cartes s’éditent de manière automatique : la difficulté essentielle est de concevoir la légende de chaque carte. Elles permettent donc de restituer les informations brutes de la fiche : mais elles permettent aussi et surtout d’illustrer le résultat de tris croisés d’informations, et de vérifier ainsi le bien fondé d’hypothèses architecturales ou urbaines, que nous sommes amenés à formuler au cours de nos recherches.
Je voudrais approfondir la question de la typologie architecturale, essentielle à nos yeux, car c’est elle qui permet de fonder les propositions de protection du patrimoine architeclural du secteur sauvegardé.
L’Inventaire traditionnellement s’intéresse aussi à cette question lorsqu’il met en forme ses dossiers collectifs.
Pour illustrer notre démarche, reportons nous au travail que nous avons conduit dans le secteur sauvegardé de Parthenay. Notre typologie part de l’analyse de la façade et s’affine à travers l’analyse des détails d’architecture certes mais aussi à travers la prise en compte du plan et de la coupe de la construction. L’informatique nous permet de vérifier le bien fondé des typologies esquissées, en recherchant par exemple dans cette typologie quels sont les éléments qui comportent telle ou telle caractéristique : içi, il s’agissait des maisons à travées régulières d’un certain type constructif, et nous recherchons parmi celles-ci celles qui ont des façades équipées de linteaux segmentés, droits ou délardés ; il est apparu que la forme du linteau constitue un critère essentiel de différenciation des types d’architecture. C’est ce qui va nous permettre d’affiner, de vérifier ; nous faisons un certain nombre de cartes, simplement pour vérifier des hypothèses ou rechercher des aberrations : s’il y a eu aberration, c’est qu’il y a eu une erreur.
Donc, à ce moment-là on peut modifier les typologies, voire débusquer pas mal d’erreurs grâce à notre système de tri. L’approche typologique nous permet donc d’aborder la question de la protection du patrimoine. On recherche par exemple dans une catégorie de constructions, comme celles des constructions à travées régulières, celles dont les compositions sont altérées, puisque c’est une des cases de la fiche : “composition altérée”. Cela permet en les identifiant de s’interroger sur la nature de la protection à envisager : soit, on considère qu’elles sont trop altérées et qu’il n’y a pas de retour possible, et donc on ne les protège pas, soit ciles sont altérées mais le retour à l’état initial est relativement facile et l’on peut très bien les protéger.
Alors, les cartes de protection fondée sur la typologie architecturale sont évidemment très importantes : la protection des constructions devient rationnelle aux yeux de nos partenaires, et tout particulièrement des élus locaux. Évidemment ce n’est jamais tout à fait rationnel, mais d’une certaine manière c’est équitable, c’est-à-dire que dans un champ typologique on peut repérer quel est le degré de protection et voir aussi s’il y a des anomalies, si ces anomalies sont justifiées par une façade altérée. On peut croiser tous ces critères.
Au delà même de la question de la protection qui justifie notre démarche, il apparaît clairement qu’en travaillant ainsi avec l’Inventaire se mettent en place des outils permettant d’engager des recherches plus ambitieuses encore.
Marie-Thérèse Réau va continuer à compléter et à vérifier ces fiches : mais elle va aller au delà, pendant que nous poursuivons notre réflexion architecturale et urbaine. Elle va en particulier analyser plus finement des ensembles urbains et approfondir des recherches qui apporteront un autre point de vue sur le patrimoine de Fontenay, et qui nous permettront d’améliorer notre démarche.
La collaboration entre l’Inventaire et nous même chargés de l’étude du secteur sauvegardé ne se limite donc pas à l’élablissement de ces fiches : elle est l’occasion d’un enrichissement mutuel pendant ces quatre années d’étude.
Marie-Thérèse Réau
Conservateur du patrimoine à l’Inventaire des Pays de Loire.
Yves Steff et Jean Lemoine
Architectes Urbanistes.